



Premier détour par l'Europe.
Lors de mon dernier (très court) séjour à Barcelone, j'ai été visiter le pavillon de Barcelone pour la deuxième fois.
Pour ceux qui ne connaissent pas, sous cette appellation se cache le pavillon allemand pour l'exposition universelle de Barcelone en 1929. Réalisé par Mies Van Der Rohe, l'un des architectes les plus influents du XXème siècle ("Less is More", c'est de lui), ce pavillon a été détruit, comme c'est généralement le cas une fois l'événement terminé.
Cependant, le retentissement de cette architecture épurée à l'extrême a été telle qu'il a été décidé en 1985 de reconstruire ce lieu à l'identique, ce qui nous permet de le parcourir aujourd'hui pour en saisir toutes les subtilités.
Pour ceux qui seraient intéressés par ce bâtiment, il devrait être possible d'en retrouver quelques traces sur internet.
De nombreux ouvrages d'architecture font d'ailleurs la part belle aux principes révélés par Mies Van Der Rohe, comme la finesse des éléments constructifs, la perfection du calepinage (découpage et alignement des pièces de béton, de verre, etc), la notion de parcours ou encore le choix des matériaux.
Les photos sont souvent magnifiques, avec des cadrages choisis au millimètre, et un piqué redoutable.
Malheureusement, je n'ai jamais vu de photos qui rendent hommage à la vraie magie qui se dégage de cet endroit. Pour expliquer en quelques phrases, tout repose sur les propriétés des matériaux choisis.
La transparence du verre est ici toute relative. Bien souvent, la maîtrise des contre-jours applique un reflet quasi constant, dès lors qu'on essaie de regarder vers l'intérieur du pavillon. Contrairement à d'habitude, le verre gagne du coup une présence.
La masse du marbre est également beaucoup moins concrète qu'il n'y parait. Lorsqu'on regarde un mur de face, on ne perçoit que le matériau, dur, rigide. On y voit alors les dessins issus de la formation de la roche, comme des déchirures. Pourtant, plus notre regard est parallèle à ces cloisons, plus la paroi s'estompe. La découpe parfaitement lisse des plaques de marbre en font un véritable miroir qui reflète la luminosité environnante. Au lieu de murer notre vue, le marbre l'étend, l'étire, la démultiplie.
Alors bien sûr, difficile de rendre cela en photo. Il faudrait faire des séries didactiques, avec une photo de face, une de côté, voire certaines photos intermédiaires.
J'ai plutôt opté pour le flou. Cette mise au point rapprochée permet en effet de ne plus nous focaliser sur les détails architecturaux. A l'inverse, elle montre avec emphase les masses, les lumières, particulièrement les lumières diffuses, la présence des élément d'ordinaire effacés.
Bon, je suis encore loin du compte, mais sans trépied et avec tous les visiteurs présents, je suis quand même plutôt content de certains clichés.
Pentax 750Z